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Marché des services vétérinaires, à la rencontre de Dr Milou

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En analysant les secteurs en croissance pour les entreprises, nous avons constaté que le marché du PetCare est l'un des rares à afficher une trajectoire aussi prometteuse.

Après avoir rencontré Alban de Préville qui nous a raconté l’aventure de Dalma dans le monde de l’assurance pour animaux de compagnie, il est l’heure de vous présenter Christophe Le Dref, l’entrepreneur auto-proclamé Chef De Meute de Dr Milou, une solution qui souhaite rendre le soin vétérinaire accessible au plus grand nombre.

En effet, cette dernière évolue sur un marché des services aux vétérinaires qui a levé 507 millions de dollars sur les dix dernières années, venant aussi répondre à une pénurie de professionnels vétérinaires et aux exigences plus élevées des parents d’animaux.

De Véto à CEO

Christophe Le Dref, 50 ans, est vétérinaire de formation. Il rêvait de ce métier depuis l’âge de 5 ans, comme de nombreux enfants qui aiment les animaux et qui veulent s’imaginer un métier à leur contact. 

Vers 25 ans, il commence donc à exercer de manière très traditionnelle en cabinet clinique. Il déchante pourtant rapidement : le métier tel qu’il le découvre ne lui plaît pas. Il abandonne donc ce rêve pour tenter d’en saisir un deuxième : devenir comédien. Il rejoint donc les cours Florent et intègre une compagnie de théâtre pendant 5 ans. En parallèle, il fait des gardes de nuit dans un service d’urgence vétérinaire à domicile. D’une motivation purement alimentaire, ces longues nuits vont lui permettre de retomber amoureux de son premier rêve. Il a enfin l’impression d’être à sa place.

C’est à ce moment-là qu’il comprend l’opportunité de créer un service de vétérinaire à domicile pour le quotidien.

« 75 % des animaux que l’on voit sont des chats, explique Christophe Le Dref. C’est souvent compliqué d’amener un chat chez le véto. Tu as donc beaucoup de parents de chat qui abandonnent dès la première consultation. Dr Milou permet de remédicaliser ces animaux que l’on soigne beaucoup plus facilement dans leur environnement. »

L’avantage de Dr Milou ne s’arrête pourtant pas là avec de nombreuses personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer pour soigner leurs animaux.

Ce vétérinaire à l’âme d’entrepreneur avait donc observé l’intégralité du monde en train de se digitaliser et avait compris comment sa profession pouvait également se transformer.

Trois entreprises à la suite 

Christophe Le Dref se met alors à enfiler les startups comme des perles. Après Vetalia en 2008 (qui se spécialise sur les urgences vétérinaires à domicile) et Vetophonie en 2010 (qui propose un service de télésecrétariat vétérinaire) naissait Dr Milou en 2018.

L’entrepreneur a donc eu une position privilégiée pour observer l’évolution du secteur sur ces dernières décennies.

« C’est un secteur que j’ai toujours connu en pleine croissance, partage-t-il volontiers. Mais il y a une évolution générationnelle avec des vétérinaires qui faisaient auparavant 70 heures par semaine et qui veulent maintenant un équilibre pro-perso en faisant les 35 heures. Là où il fallait un véto, il en faut deux maintenant. C’est une évolution que l’on ressent encore aujourd’hui alors que cela a commencé en 2010, c’est long de former des vétérinaires. En parallèle, il y a aussi eu une évolution du rapport à l’animal avec des gens qui sont prêts à dépenser plus pour la santé de leurs chiens et chats. »

Pendant ce même temps, le marché du Pet Care se structure lentement jusqu’à atteindre le stade qu’il a aujourd’hui. Même si, de l’aveu de Christophe Le Dref, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir : 

« Je crois à fond à la télémédecine, et j’ai envie que cela se développe, mais ce n’est pas encore le cas. Notre chiffre d’affaires ne se fait pas sur la téléconsultation mais sur les visites à domicile. Je ne présente pas Dr Milou comme un produit tech, pour moi on est une boîte de service qui est tech-enabled. »

Dr Milou souhaite donc mettre la tech au service des vétérinaires et de leurs clients. En bref : digitaliser un secteur qui en a bien besoin. 

Un secteur qui ne connaît pas la crise

« J’ai vécu deux crises depuis que j’ai démarré mes aventures entrepreneuriales. Celle des subprimes et la période COVID. Il s’agit d’un secteur qui est resté vraiment dynamique avec une belle croissance chaque année et une résilience qui plaît beaucoup aux financeurs. »

Christophe Le Dref en sait quelque chose : après une première levée (equity et dettes) de 2 millions d’euros en 2022, il est actuellement en plein dans son roadshow pour l’aider à financer la croissance que Dr Milou rencontre.

Il a ainsi pu découvrir que les investisseurs étaient aussi sensibles à la mission de son entreprise, puisque celle-ci vient cocher le besoin d’impact positif que l’on retrouve de manière transversale dans notre société.

Au-delà du bénéfice sur le bien-être des animaux et le service aux personnes qui pourraient avoir des difficultés à se rendre au vétérinaire, Dr Milou reverse aussi 1€ pour chaque consultation vétérinaire réalisée à domicile pour l’association Handi’chiens qui éduque et confie gratuitement des chiens d’assistance à des personnes en situation de handicap et/ou de vulnérabilité.  

L’entrepreneur voit également arriver la déferlante de l’IA sur son secteur avec un grand plaisir où elle amènera un chamboulement équivalent à celui promis au secteur de la médecine : 

« C’est un outil assez incroyable à la fois sur de l’efficience organisationnelle, mais aussi sur de l’aide au diagnostic ou de l’interprétation d’imagerie, radio ou scanner où l’humaine est beaucoup plus faillible que les algorithmes. Je suis très excité de me dire que j'ai la chance à cinquante balais de vivre de telles mutations dans ma profession. »

On l’aura compris, Christophe Le Dref ne changerait de secteur pour rien au monde. Il aurait pourtant un regret : 

« Il faudrait plus de vétérinaires avec cette vision un peu entrepreneuriale. »

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